Raphaël de Andreis (Havas) : "Nous défendons le fait d’être aux côtés de nos partenaires media"

De Andreis Delport

CB News poursuit sa série d'interviews, à chaud, avec le témoignage de dirigeant(e)s d'agences sur la crise sanitaire et économique. Raphaël De Andreis, Chairman and CEO d'Havas Village France, a accepté de se prêter au jeu.

1) Comment réagissez-vous face à cette crise sanitaire ? Pour vos salariés ? Vos partenaires ? Les freelances ?

Mon premier réflexe a été de me rapprocher de nos équipes Havas en Italie pour tirer les meilleurs enseignements. Ils sont dix jours devant nous et la psychologie et la structure du pays est très proche de la nôtre. À quelques exceptions près, l’enseignement n° 1 pour les agences est de ne pas baisser la voilure. Les consommateurs attendent des marques qu’elles communiquent. Pas en promo bien sûr, mais des campagnes de sens, de branding en télé notamment ou sur des services de circonstance en digital ou radio. C’est un signe que la vie continue et cela crée un lien privilégié. Les consommateurs veulent des signes de vie, les marques c’est la vie. Les gens redécouvrent aussi l’utilité des grandes entreprise avec lesquelles ils sont souvent sévères. Alimentation, énergie, entertainment, telcos, propreté, équipements informatiques, ce sont de bijoux de logistique, de technologie, de proximité qui nous permettent de traverser cela. Dans ces moments, je n’ai jamais été aussi fier de les conseiller.

2 ) Commencez-vous à mesurer l’impact financier ?

C’est un peu tôt, certaines de nos expertises comme la gestion de crise sont très sollicitées, d’autres comme l’événementiel souffrent. L’achat media est en baisse mais pas du tout en chute libre. Il est toutefois évident que c’est un choc. Pour l’instant le meilleur benchmark est 2009. Nous verrons…

3) Comment réagissent vos clients ? Reports de campagnes, changement de stratégies de communication ? Etc.

Tout d’abord, il y a entre eux et nous, un foisonnement créatif incroyable, nous ne nous sommes jamais autant parlé, et il y a un vrai sang froid. Mais il est évident que quand vous vendez des voyages il est contre-productif de parler. Donc nous agissons au cas par cas. Par ailleurs nous défendons le fait d’être aux côtés de nos partenaires media qui ont un rôle indispensable au pays et qu’il ne faut pas asphyxier. Et je le dis aussi clairement, profiter de l’explosion des audiences.

4) Selon vous, comment pouvez-vous être utile — votre agence et votre secteur — à la société en ce moment ?

Nous voulons, en tant qu’entreprise, être utile à nos salariés. L’exemple italien nous enseigne que le stress et l’excitation de la première semaine passés, il va y avoir un grand sentiment de solitude chez les salariés chez eux. Grâce aux outils technologiques et à l’esprit familial de notre groupe (frappant en ce moment), nous maintenons des réunions et des points à tous les niveaux, stratégiques ou opérationnels. Vive la routine. Quant à notre utilité sur la société : communiquer est un besoin vital.

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