Cannes Lions #70 : Stéphane Gaubert (Havas Paris) juré Direct "notre palmarès récompense 70% de grandes marques"

Stéphane Gaubert - Havas Paris
(© Sophie Stadler)

Directeur de la création d'Havas Paris depuis septembre dernier, Stéphane Gaubert sort de son expérience de juré dans la catégorie Direct un peu "rincé". Mais tellement heureux d'avoir vécu "ça". On aurait pu parler des heures, mais, comme partout à Cannes, les agendas sont minutés. Alors l'essentiel en quatre questions et quatre réponses..

CB News : Juré pour la première fois …Comment était-ce ?

Stéphane Gaubert : Incroyable. Epuisant. Excitant. Une expérience folle. Les jurés avec lesquels j’ai "vécu" capitalisent au moins 300 Lions. Ils étaient tous tellement brillants et précis. La présidente du jury, Chaka Sobhani, Global Chief Creative Officer de Leo Burnett, avait donné le ton dès le début : « on reste tous droits et honnêtes. Et on se place au niveau de l'idée en premier lieu". C'est vrai que c'est la première fois que je suis juré aux Cannes Lions. J'ai dû visionner un premier lot de plus de 500 campagnes déjà pré-jugées (ndlr 1 939 cas inscrits au total cette année). Puis 239, puis 140 en Shorlist. C'est énormément de travail. De concentration. De débats. Bref, j'ai adoré !

CB News : Le Grand Prix pour « Runner 321 » d’Adidas par FFCB Toronto : pourquoi celui-ci ?

Stéphane Gaubert : Il s'est imposé rapidement. Je l'avais noté "9" dès le départ. Parce que c'est une grande idée. Qui embarque Adidas et toutes les marques concurrentes. Créer un numéro iconique, le "321" dans le running, un segment ultra compétitif pour toutes les grandes marques de sport, c'est brillant. C'est pour les personnes porteuses de la Trisomie 21, un signe très fort et identifiable dans les courses. Nous avons également récompensé l'impact de cette idée et de cette campagne remarquable. Et ce au niveau mondial. A une voix près, c'était "Where To Settle" de Mastercard par McCann Pologne qui gagnait. Nous avons également veillé à conserver un équilibre représentatif de notre industrie entre "grandes marques" et "charity". Notre palmarès récompense 70% de marques. C'est la valeur de notre métier que nous protégeons. Les Lions donnent le pouls de toute la créativité mondiale et c'est, pour ce jury en général, et pour moi en particulier, d'affirmer que nous faisons ce métier pour générer du business.

►Voir aussi le palmarès de la catégorie Direct

CB News : Quelques tendances sur la catégorie Direct cette année ?

Stéphane Gaubert ​​​​​​​: Toujours d'actualité l'implication des marques pour un monde plus juste, plus inclusif...Des entreprise/marques plus fortes que les politiques. Ensuite évidemment le recours à l'intelligence artificielle où on commence à avoir des campagnes avec une "idée". C'est le cas par exemple de "Exhibit A.I" par l'agence australienne Howatson+Company. Je ne suis pas très inquiet sur l'intelligence artificielle. C'est certain que nos modes de fonctionnement vont changer. On l'utilisera. Mais seul un cerveau humain peut produire une idée. Qui, ensuite peut générer une émotion. J'y vois aussi une opportunité pour nous, créatifs, d'expliquer à nos clients que l'intelligence artificielle est un outil. Et que la valeur de la création ne peut pas être artificielle. Et enfin le gaming qui est partout et sous toutes les formes. C'est un média à part entière.

CB News :  Encore un Gold pour la Fondation Anne de Gaulle…

Stéphane Gaubert ​​​​​​​: Je remercie tellement mon équipe. La directrice artistique Catherine Labro et le concepteur rédacteur Florent Roux. C'est la première fois qu'on gagne un Gold. Alors plusieurs je vous laisse imaginer...Et ce sont mes premiers Lions comme directeur de la création (ndlr : sinon il  en compte 25). L'année de nos trente ans. Lors des délibérations je sors de la salle évidemment. Nous sommes passés du Bronze au Gold directement. Vous connaissez le cas, puisque nous vous l'avons raconté dans le dernier CB News avec Clarisse Ménager, la directrice générale de la Fondation Anne de Gaulle (ndlr : pour le lire c'est par ► ici). Il fallait oser le rebranding du deuxième aéroport européen. Une idée "gaullienne". Là aussi cette idée se prolonge puisque la Fondation accompagne ADP dans l'accueil des personnes handicapés. Notamment pour les JO.

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